11 mai 2013, 9h du matin. Je suis face à mon notebook, connectée au site des Proms et j’attends. J’attends l’ouverture de la vente des places pour les concerts de cette année. J’attends de réaliser le rêve que je n’avais pas pu réaliser trois ans auparavant. Le temps semble interminable et pourtant, 10h sonne, j’appuie sur F5 et là, je vois un numéro apparaître à l’image : 385. Je suis 385e sur la liste d’attente pour pouvoir espérer obtenir mon précieux sésame (ainsi que celui de quatre personnes qui viennent avec moi, non non, y’a pas de pression du tout). Je vois le nombre diminuer, diminuer et puis soudain… Mon panier de commande s’affiche enfin. Un rapide contrôle, la commande ayant été préparée dès l’annonce officielle, via le Prom Planner, je valide et voilà. Les tickets seront envoyés par mail dans les semaines qui suivront. Je me sens libérée d’un poids énorme. ON VA ALLER AU DOCTOR WHO PROM !
ON VA ALLER AU DOCTOR WHO PROM !!! J’ai vécu presque la même chose, sauf que je stressais à distance attendant avec impatience et angoisse que Yeles me confirme qu’elle avait pu avoir les places tant convoitées depuis 3 ans. Maintenant l’attente commençait … 1 mois et demi à trépigner d’impatience … et puis le jour J est enfin arrivé.
Comment exprimer ce que j’ai pu ressentir durant le Proms Doctor Who célébrant les 50 ans de la série au Royal Albert Hall ?
Je crois que seules les personnes présentent lors des deux représentations du 13 et 14 juillet 2013 (et celles qui ont eu la chance d’assister à celui de 2010) peuvent comprendre l’explosion de sentiments qui a eu lieu dans ma tête, mon ventre et mon cœur.
Je suis d’un tempérament très lacrymal, l’écoute des précédentes éditions était déjà synonyme d’yeux rougis et de gorge nouée. Je savais pertinemment que là, j’allais prendre cher. Autant dire que je sautillais dans la queue qui s’était formée à l’extérieur du Royal Albert Hall, impatiente de rentrer, pour m’imprégner de l’ambiance. Dehors, des dizaines et des dizaines de fans se pressent, armés de sonics, portant des t-shirts whoviens pour la plupart, cosplayés pour certains. C’est une ambiance un peu surprenante : un cadre aussi superbe, une des plus belles salles de concert au monde, remplie de whoviens en folie. C’est la matinée des familles, il y a donc plein d’enfants.





Des sièges en velours confortables, un personnel très souriant, hormis peut-être la fille de la consigne à qui nous avons confié nos sacs, de l’eau à disposition (il faisait très chaud).
Tout d’abord, le cadre somptueux qu’offre le Royal Albert Hall nous plonge immédiatement dans une époque lointaine et révolue. Un rond de dorures, de velours rouge, qui bien qu’il puisse accueillir 8000 personnes, ne donne pas le sentiment d’être perdue au milieu d’une foule compacte et dense. Nous devons parcourir quelques mètres pour atteindre nos places et par les portes ouvertes nous entrapercevons des bouts de la scène, faisant monter notre pouls et notre excitation. Et puis nous arrivons à la porte J. à peine passés le seuil, je suis frappée par l’impression de « plus grand à l’intérieur ». Sur la scène, Le TARDIS ! Entouré de lumières bleutées, il semble irréel. Au milieu de la fosse, l’escalier à colimaçon du TARDIS vu dans l’épisode « Snowmen » duquel de la fumée s’échappe par volutes.

On s’installe, je suis place 63, ça nous fait sourire. Derrière moi, une petite fille s’amuse à soniquer la foule, je me retourne, on se vise toutes les deux sous l’œil amusé de la maman. La fosse étant accessible, j’en profite pour descendre avec mon fils, on s’y prend en photo. ON Y EST ! Mais l’heure du début approche, nous remontons rejoindre nos places.


Et puis à l’heure pile (les britanniques sont forts sur la ponctualité), l’orchestre et les chœurs s’installent dans un bourdonnement de voix s’élevant de la salle. Tout le monde attendait avec curiosité et envie de savoir quels morceaux allaient être joués, qui présenterait cette année, quels guests on aurait et quelles surprises nous attendaient.
Et bon sang, des chœurs, il y en a ! Plus d’une centaine de personnes s’installent au dessus de l’orchestre, de part et d’autre de l’orgue.

J’ai préféré ne pas lire le programme, je voulais être surprise par la setlist.

C’est alors que Ben Foster (compositeur des musiques de
Il réajuste la mèche qui tombe devant ses yeux, saisit sa baguette, la lève et je retiens mon souffle. La Soprano Elin Manahan Thomas arrive à son tour et entonne le premier morceau :

Je ne sais pas si je peux décrire avec justesse ce que j’ai ressenti. J’ai pris la plus grande claque musicale de ma vie. La musque de Murray Gold qui me donnait déjà des frissons (et me faisait pleurer) durant les épisodes et à l’écoute des CDs, amplifiée par la puissance de l’orchestre symphonique, les voix des chanteurs lyriques et l’acoustique superbe du RAH m’a fait monter les larmes aux yeux et même pleurer plusieurs fois. Il faut dire que la diffusion sur écrans géants d’extraits de la séries (bien évidement les extraits les plus émotionnels) n’a pas aidé à contenir mes larmes. Des morceaux classiques entendus dans certains épisodes de Doctor Who ont également été joués, parmi eux : L’
Quand l’orchestre a enchaîné avec I am the Doctor, je n’ai pu m’empêcher de crier « Hello Stonehenge » en même temps qu’Eleven.
Puis une petite scénette est diffusés sur les écrans géants de la salle. Eleven et Clara tentant de rentrer dans le RAH, s’évaporent grâce à un « golden ticket ». Matt Smith réapparaît dans la salle, au piano et Clara se retrouve perdue au milieu de l’orchestre.


A leur arrivée, tous deux en tenus de gala, l’assistance s’anime encore plus. D’ailleurs le Docteur arrive armé d’une baguette de chef d’orchestre sonique, qui laissera à Ben Foster ensuite.

La nouvelle coupe de cheveux de Matt a permis de faire une petite scénette sympathique lorsque Jenna Coleman lui demande « Qu’est-ce que vous avez fait avec vos cheveux » ^^

© BBC
Après Carmen, nous avons eu droit à un medley Compagnons. L’émotion est grande, les thèmes de Rose, Martha, Donna et Amy s’enchaînent. On rit, on pleure, on applaudit. Les morceaux de Murray Gold sont vraiment sublimés en live et les montages qui défilent sur les écrans ne font qu’accentuer l’effet. Magnifique.

À un moment, au centre de la fosse, une table d’échecs apparaît, avec quelque chose caché sous un grand drap rouge. La musique commence, le drap s’en va : un Cyberman, celui de






Et puis il faut avouer que voir les monstres arriver à quelques mètres de nous et déambuler dans les escaliers, dans la fosse près du public, sur scène … « ça le fait grave » ! Pour ma part, voir deux Cybermen (version Gaiman Saison 7) descendre les escaliers à coté de la rangée où j’étais assise, j’avoue que je ne faisais pas ma fière. L’un d’eux a d’ailleurs pris l’ours en peluche d’une filette et l’a menacée de « l’upgrader ».

Outre les Cybermen, Nous avons vu l’arrivée sur scène et dans le public des Judoons, des Oods, des Vampires de Venise, des Silences, des Siluriens, de l’Ice Warior, et des Whisper Men et bien évidemment des Daleks.




Le concert était présenté par Mme Vastra et Strax !!! Ce duo est juste magnifique !!!!
J’étais ravie de les voir arriver sur scène ces deux là. Madame Vastra est vraiment un personnage magnifique et Strax est très drôle. Ils interviendront à plusieurs moments de la représentation.


On revivra les adieux d’Amy et Rory puis la première partie du concert s’achèvera sur les chants d’Akhaten interprétés par Allan Clayton et Kerry Ingram.

Bien évidement la série classique n’a pas été oubliée durant ces Proms célébrants les 50 ans de la série. Des extraits des musiques de l’époque ont été jouées, le studio de bruitage/d’enregistrement de 1963 recréé au fond de la scène fut mis en lumière et une caméra de l’époque (avec Edward Russell en gilet derrière l’objectif) apparut sur scène.
© BBC
On a pu voir Mark Aryes, qui travaillait sur l’ambiance musicale de la série à l’époque de Sylvester McCoy. Il est accompagné par Peter Howell, qui lui a travaillé sur la musique de Doctor Who dans les années 70/80. S’enchaînent des morceaux d’épisodes emblématiques : The Daleks, The Tomb of the Cybermen, The Sea Devils, City of Death, Logopolis, The Five Doctors et The Curse of Fenric.


Petit passage bien sympathique pour nous français : la diffusion d’extraits de

Deux morceaux ont été joués en première mondiale, composés par les gagnants d’un concours « create a soundtrack » organisé par la BBC. L’épisode imposé était celui des Snowmen. Et honnêtement, ces petits jeunes ont du talent.


Et cerises sur le gâteau : les guests … et quels guests !!!!
Outre Matt Smith et Jenna Coleman, nous avons eu la surprise de voir arriver sur scène Peter Davison, le 5e Docteur. Son intervention était très drôle : “Hello, I’m number Five, father in law of number Ten”. Il est là pour introduire la séquence sur la série classique.


Puis ce fut peut-être la plus belle et émouvante des surprises. Carole Ann Ford qui interprétait Susan Forman, la petite fille du 1er Docteur est arrivée sur scène.Son intervention était plus émouvante. De voir cette petite dame toute menue, toute souriante et très émue, ça fait vraiment quelque chose. Même si je trouve le personnage de Susan horripilant, c’est quand même la toute première compagne de la série. Et ça, c’est un beau cadeau.



Puis c’est au tour des Daleks d’arriver, Ils sont là pour prendre le contrôle du concert et martyriser Ben Foster. Mais, malgré un oubli de baguette sonique, il sait fait preuve de courage, de détermination et de « surjeux ».



Effectivement, à un moment, Ben Foster aurait dû avoir sa baguette sonique en main, puisqu’un des Daleks lui demande « Ben Foster ? Qu’avez-vous dans la main ? ». C’est à ce moment qu’il se rend compte de son oubli et se rue sur son pupitre pour la prendre et continuer la scénette. Nick Briggs qui fait la voix des Daleks s’est fait un plaisir de le lui rappeler en faisant dire à un Dalek quelques temps après : « Ben Foster, Acteur de l’année ! »

La séquence est très drôle et enchaîne avec un medley en direct de Skaro.
Une petite piqûre de rappel avec The Name of the Doctor et puis le morceau composé par Murray Gold, exclusivement pour l’occasion : Song for Fifty, par Allan Clayton et Elin Manahan Thomas.
Paroles de Song of Fifty:
Matt et Jenna reviennent sur scène pour annoncer les deux morceaux de fin : Vale Decem, qui sera ponctué par des scènes de régénérations de tous les Docteurs, comme si on n’avait pas assez pleuré comme ça et le Thème de la série, en bouquet final d’un concert magnifique.

L’ensemble des intervenants revient saluer le public, rejoints par Nick Briggs et Murray Gold. Voilà, c’est fini.

Cette formidable expérience s’est terminée dans Hyde Park, en face du Royal Albert Hall, aux pieds du monument du Prince Albert où une quinzaine de BOTiens se sont retrouvés à l’ombre d’un arbre afin de partager leurs sentiments après cette formidable matinée.


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© Compte rendu du BBC Proms réalisé par Maud Robillard et Isabelle Wendling pour « Beans on Toast » – www.doctor-who.fr.
© Crédits photos : Maud Robillard et Isabelle Wendling
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