Robert Holmes, auteur et scénariste

Robert Holmes

Si on vous parle de :

Les Sontariens
Les Sontariens

Gallifrey
Gallifrey

Le Maître
Le Maître

L’oeil de l’Harmonie
Oeil de l'Harmonie

Les Autons
Les Autons

Sarah Jane Smith
Sarah Jane Smith

Rassilon
Rassilon

Et aussi des douze régénérations / treize vies d’un Time Lord, vous répondez bien entendu « Doctor Who ! »

Et si je vous dis : « oui bien sûr, mais autre chose relie tous ces concepts de notre série préférée », c’est qu’un nom est commun à tous ces apports à la mythologie whovienne et ce nom c’est Robert Holmes.

Attendez, ce n’est pas fini ! Je vous ai cité les plus connus, ceux que ne peut manquer de repérer le whovien qui ne connaît la série que depuis sa renaissance en 2005. Mais si j’aborde un « classic whovian », la liste s’allonge : le Troisième Docteur, Liz Shaw, Jo Grant, Mike Yates, la Matrice, Romana I, les Clés du Temps (Keys to Time), le Gardien Blanc (White Guardian), le Valeyard, Sabalom Glitz, les Krotons, Morbius, Borusa.

Robert Holmes a écrit pas moins de dix-neuf épisodes de l’ancienne série, jusqu’à sa mort en 1986. Et parmi ces épisodes, un grand nombre ont une renommée importante. Je cite : Spearhead from Space, Terror of the Autons, The Time Warrior, The Brain of Morbius, The Deadly Assassin, The Talons of Weng-Chiang, The Caves of Androzani et The Ultimate Foe.


Robert Holmes et ses histoires :

Un certains nombre de scripts de Robert Holmes ont la même trame : un méchant estropié (souvent déformé) est pris au piège dans un repaire souterrain ou isolé. Il dépend de la force physique ou mentale de ceux qui le servent. Son but ultime est de s’échapper et/ou de restaurer son ancienne puissance. Exemple : Pyramids of Mars et The Deadly Assassin fonctionnent sur ce principe. Il aimait bien aussi pasticher des films ou livres connus de la littérature gothique ou des romans de gare. C’est ainsi qu’on retrouve du Frankenstein dans The Brain of Mobius ou du Sherlock Holmes dans The Talons of Weng Chiang.

(source : Tardis Wikia)

Robert Holmes et les femmes :

Les quatre compagnes du Docteur définies par Robert Holmes : Liz Shaw, Jo (Josephine) Grant, Sarah Jane Smith, Romana I, sont toutes des femmes indépendantes, avec du caractère et un certain savoir.

– La scientifique Liz Shaw possède un nombre impressionnant de doctorats et fait une compagne du Docteur qui est presque son égale dans le savoir.

– Jo Grant, grâce à son entraînement (elle travaille pour UNIT qui est un corps militaire) est débrouillarde et sportive, même si elle n’a jamais eu de formation scientifique.

– Sarah Jane Smith est journaliste, avec les qualités que cela implique : la curiosité, l’esprit d’aventure.

– Romana est une Time Lord comme le Docteur est se montre aussi intelligente et cultivée que lui. Elle est même plus douée sur certains plans, ce qui agace beaucoup celui-ci.

Robert Holmes et le langage :

Ses dialogues sont très souvent savoureux. Plusieurs exemples me viennent immédiatement à l’esprit :

– les différents qualificatifs que Le Gatherer (ou Ramasseur, Cueilleur) Have donne au Collector dans The Sun Makers : your Immensity (votre Immensité), your Sagacity (votre Sagacité, nom repris par le Valeyard pour flatter la présidente du Tribunal dans The Trial of a Time Lord), your Omniscience (votre Omniscience), Most Merciful (le Très Miséricordieux), your Enormity (votre Énormité).

– les quasi monologues de Sabalom Glitz (il s’adresse à son compagnon de rapine, mais on sent que, celui-ci ne comprenant rien, il s’adresse plutôt à lui-même).

– et enfin les diverses façons du Docteur de nommer le Valeyard : pour mémoire : boatyard (chantier naval), graveyard (cimetière), farmyard (basse-cour), scrapyard (décharge), j’en passe et des plus drôles.

Robert Holmes et ses personnages :

S’il y a quelque chose que j’apprécie particulièrement dans la série classique, c’est le soin apporté aux personnages secondaires. Certains n’apparaissent que quelques minutes à l’écran et, en deux phrases et trois attitudes, ils prennent chair et vie. On sent une histoire, un caractère, quelque chose qui fait qu’ils sont attachants ou drôles ou parfois haïssables, mais qu’ils existent vraiment et ne sont pas que des éléments de décor, une silhouette en carton découpé qui n’est là que pour mettre en valeur nos héros.

Les personnages secondaires de Robert Holmes ne font pas exception à cette règle. Je citerais ceux dont je me souviens particulièrement :

– Le couple de paysans dans Spearhead from Space.

– Le « maître de guerre » Irongron dans The Time Warrior.

– Le reporter Runcible dans The Deadly Assassin.

– Les enquêteurs Jago et Litefoot dans The Talons of Weng Chiang. Ils
auront d’ailleurs droit à leur spin-off en audios et livres.

– Le Gatherer Have et son langage flatteur dans The Sun Makers.

– Shockeye, l’Androgum, dans The Two Doctors.

– Sabalom Glitz, petite frappe interstellaire, dans The Mysterious Planet et The Ultimate Foe.

Robert Holmes, les épisodes marquants :

On peut glisser rapidement sur les deux premiers épisodes écrit par Robert Holmes : The Krotons et The Space Pirates. Ce ne sont pas des histoires qui ont marqué la série. On dira que c’était des galops d’essai et que le scénariste n’avait pas encore pris ses marques.

Passons directement à la première histoire du Troisième Docteur, Spearhead from Space. On y voit l’apparition du Troisième Docteur, incarné par Jon Pertwee et donc sa caractérisation (on y voit aussi pour la première fois un des péchés mignons du Docteur : voler des vêtements dans les hôpitaux, exploit qu’il renouvellera deux fois par la suite, sous sa Huitième et Onzième incarnation), l’apparition du personnage de Liz Shaw (incarnée par Caroline John) et surtout d’un des « vilains » les plus mythique de la série : les Autons, ces objets de plastique qui sont animés par la Conscience Nestène. On les retrouvera ensuite dans d’autres épisodes tant de l’ancienne série (Terror of the Autons) que dans la nouvelle (Rose, le double The Pandorica Opens, The Big Bang).

Terror of the Autons, son histoire suivante, voit donc revenir les Autons et aussi introduit un autre ennemi mythique du Docteur : le Maître (incarné alors par Roger Delgado). Il a déjà la majorité des caractéristiques de ce personnage : l’ambition démesurée, la haine du Docteur, son arme favorite : le TCE (Tissu Compression Eliminator qui réduit les gens tout en les tuant). On y apprend aussi que le Maître est un ancien condisciple du Docteur et qu’il était surtout bien plus doué que lui à l’école.

Carnival of Monsters. Histoire qui a assez peu d’adeptes, mais que je trouve, personnellement plutôt sympathique sans être extraordinaire. Le concept de base est quand même intéressant : un couple de forains qui utilise un Miniscope, appareil qui miniaturise des formes de vie pour en faire un spectacle. Cet appareil fut autrefois interdit par les Time Lords.

The Time Warrior. Dans cet épisode, on a aussi droit à trois personnages ou concepts importants dans la série. On y voit pour la première fois un Sontarien (Sontaran), race que semble déjà connaître le Docteur et que nous retrouverons de nombreuses fois dans la série (jusqu’au sympathique Strax). C’est également le premier épisode de Sarah-Jane Smith, la compagne qui a connu le plus grand nombre de Docteur et est restée le plus longtemps avec lui (Troisième, Quatrième, Dixième et Onzième Docteurs, de 1973 à 2011, année de la mort de son interprète Elizabeth Sladen). Et enfin, c’est la première fois que la planète du Docteur est nommée : Gallifrey. On sait depuis le début de la série que le Docteur n’est pas humain, qu’il n’est pas né sur Terre. C’est seulement dans The Time Meddler qu’on rencontre une autre personne de sa race (à part Susan), mais cette race n’est pas nommée. Elle l’est seulement avec le Deuxième Docteur dans The War Games. On apprend alors que ce sont des Time Lords. Mais il faut attendre The Time Warrior pour que la planète des Time Lords ait enfin un nom.

The Ark in Space et Revenge of the Cybermen sont respectivement les deuxième et cinquième (et dernier) épisodes de la saison 12, première saison du Quatrième Docteur. Ces deux épisodes s’intègrent dans la continuité de cette saison qui fonctionne comme une seule histoire en plusieurs parties.

The Pyramids of Mars est écrit en collaboration avec Lewis Greifer sous le pseudonyme de Stephen Harris.

The Brain of Morbius a ceci de particulier qu’il reprend des éléments, à la sauce Time Lord, d’un classique de la littérature gothique la créature de Frankenstein.

The Deadly Assassin nous met en présence pour la première fois de l’Oeil de l’Harmonie (Eye of Harmony), cette source d’énergie qui permet aux Time Lords de voyager dans le temps et l’espace avec leurs TARDIS. On y retrouve aussi le Maître sous une forme bien particulière, celle d’un demi-cadavre en décomposition. C’est ainsi que l’on apprend aussi que les Time Lords peuvent se régénérer douze fois et donc disposent de treize existences et que l’on recontre aussi pour la première fois Borusa (qui fut le professeur du Docteur à l’académie). Cependant on peut se demander d’où vient cette « limitation ». Elle semble gérée par le Haut Conseil des Time Lords puisque ceux-ci en offrent un nouveau set de douze au Maître pour aider le Docteur dans The Five Doctors – qu’il n’obtiendra pas d’ailleurs, à ce moment là – Par contre, en le ramenant à la vie pour la Guerre du Temps, le Haut Conseil lui redonne bien douze régénérations.

L’épisode suivant sacrifie aussi à la « parodie » d’un autre classique de la littérature. Dans The Talons of Weng Chiang, c’est à Sherlock Holmes que nous avons affaire.

Après The Sun Makers, épisode sympathique, mais qui ne rajoute rien de particulier à la mythologie whovienne, nous arrivons au premier épisode de la saison 16, The Ribos Operation, qui introduit trois notions plus connues : celles des Keys to Time (Clés du Temps). Cet objet a été dispersé et la recherche de ses divers morceaux va sous-tendre tous les épisodes de cette saison. On y rencontre aussi pour la première fois le White Guardian (Gardien Blanc) et Romanadvoratrelundar (appelez la plutôt Romana ou… Fred), une Time Lord qui va devenir la compagne du Quatrième Docteur pour presque trois saisons. Il écrit aussi The Power of Kroll dans cette même saison 16.

Sa contribution suivante The Caves of Androzani est le dernier épisode du Cinquième Docteur et est, à juste titre, réputé pour être un des meilleurs épisodes de la période.

On ne retrouve plus Robert Holmes comme scénariste que dans trois épisodes du Sixième Docteur : The Two Doctors qui met en scène Colin Baker et Patrick Troughton en tant que Docteurs, ainsi que leur deux compagnons les plus mythiques, Jamie McCrimmon et Peri Brown, aux prises avec un « savant fou » et des extraterrestres mangeurs d’hommes, les Androgums.

Et enfin la première et dernière partie de The Trial of a Time Lord : The Mysterious Planet et The Ultimate Foe (dont il n’a écrit que la partie 13, sa mort l’ayant empêché de finir son travail). Il crée donc le Valeyard et Sabalom Glitz.

En conclusion, on peut dire que Robert est un des plus prolifiques et originaux scénaristes de l’ancienne série (qu’il a aussi dirigée de 1974 à 1977). Nombre de ses apports (ceux que j’ai cité au début de cet article) sont encore utilisés aujourd’hui et certains mériteraient de revoir le jour, comme le Valeyard par exemple.


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